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011 - Des chiffres qui donnent chaud (150e anniversaire d'Arcachon)

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150e anniversaire d'Arcachon

Chronique n° 011


Des chiffres qui donnent chaud

* * *

Si Arcachon naquit officiellement ici et pas ailleurs, voilà 
150 ans, ce n’est pas le hasard et peut-être même, tout juste, la 
nécessité. Mais c’est surtout le résultat exact d’une adéquation  
entre l’homme et ces éléments de l’espace : la dune, la forêt et 
l’eau. Il faut y ajouter le ciel, sous la forme du climat. Car c’est 
incontestable, Arcachon, possède son climat particulier  et même son 
microclimat. Chacun a pu le constater. Que l’on quitte la ville aux 
mauvais jours et l’on tombe souvent dans les brumes testerines ou 
dans le froid marqué  de la toundra,  du côté de Cestas.

     Il est  si réel, ce microclimat,  qu’on  ouvrit ici dans les 
années 50 un lycée baptisé Climatique, devenu depuis Grand-Air, pour 
le plus grand développement des bronches des adolescents, autant que 
de leur cervelle. Quel bon climat que le nôtre ! Corsé l’été, 
madérisé l’hiver, il n’a rien des outrances méditerranéennes et des 
vanités de la Côte d’azur. Si bien que, très longtemps, le slogan 
publicitaire de la ville, celui qu’on imprimait sur les enveloppes 
postales, juste à côté, du timbre, affirmait : "Arcachon : l’été, sa 
plage ; l’hiver sa forêt". C’est tout dire. Oui mais, c’est 
justement plus facile à dire qu’à prouver.

     Hé bien ! Non : les chiffres, eux ne parlent pas pour ne rien 
dire. Nos températures hivernales  moyennes montent à 5° C, contre 3° 
C à Mérignac. En moyenne encore, les  thermomètres arcachonnais  n’  ont pas dépassé le zéro degré C pendant 12 jours, contre 32 jours de 
gel à Mérignac. Ce  qui n’empêche pas quelques grands froids, comme 
en 1956 où la ville ressemblait à Novossibirsk. Mais uniquement pour 
fabriquer des souvenirs à deux générations d’Arcachonnais. Quant au 
brouillard, sur 30 ans, il ne s'applatit sur Arcachon que 17 jours 
par année, contre 50 à l’intérieur de la Gironde. On vous le disait 
bien : c’est un mi-cro-cli-mat!
     L’été, jusqu’en 2000, Arcachon n’a connu que huit jours au-
dessus de 30 ° alors que la Gironde en a compté 16.  Son soleil, 
Arcachon en a eu chaque mois 2171 heures contre 2063 ailleurs en 
Gironde. Reste la pluie : si, à Mérignac, on relève 984 mm d’eau, 
Acachon n’en reçoit que 839 mm. Évidemment, le Bassin joue un rôle 
régulateur dans cette douceur mais aussi la couronne forestière qui 
protège la ville des vents d’ouest.

     Et maintenant, où est-on, en ces périodes de Nicolas Hulot, 
d’ours blancs sans banquise et de  Kilimandjaro devenu chauve ? 
Daniel Huot, dans la brochure du Cercle arcachonnais de pêche 
sportive, a noté pour 2006, 16 jours à moins de zéro degré, un jour 
parsemé de quelques flocons de neige, dix jours d’été à 26 degrés et 
un déficit de précipitations
au printemps. Conclusion de Daniel Huot : "tous les chiffres restent 
dans les moyennes des années antérieures". Autre conclusion : nous 
échappons même aux catastrophes climatiques en cours ! Vive le micro-climat arcachonnais ! Il n’en fut cependant pas de même au fil du 
passé. Mais c’est une autre histoire.

A suivre ...

Jean Dubroca

Chronique sur Radio Côte d'Argent - 90,4 Mhz

(27 janvier 2007)

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