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Pages d'histoire locale 1896-1899 (Veyrier-Montagnères, maire d'Arcachon)

ARCACHON

 

Pages d'Histoire locale

1896-1899

 

par F. Canton


M. Veyrier-Montagnères (Jean-Baptiste-James), né le 4 octobre 1852 à Saint-Léonard (Haute-Vienne), agent de change à Bordeaux, propriétaire à Arcachon, est élu pour la première fois conseiller muncipal d'Arcachon, le 3 mai 1996, dans la liste de M le comte de Damrémont, maire, par 1.119 voix sur 1.445 votants.

 

26 Juin 1897.

 

M. le comte de Damrémont, maire, étant décédé, M. Veyrier-Montagnères est élu maire d'Arcachon, par 19 voix contre 1 et 2 bulletins blancs.

M. Veyrier-Montagnères entre en fonctions au moment où la dette communale s'élève à 1.317.750 fr. 34.

 

10 Juillet 1897.

 

D'accord avec la Chambre des notaires de Bordeaux, M. Veyrier-Montagnères propose au Conseil municipal d'émettre le vœu que l'étude de notaire de Gujan-Mestras soit transférée à Arcachon, cette étude faisant double emploi avec celle de La Teste, chef-lieu de canton.

 

11 Juillet 1897.

 

M. Veyrier-Montagnères reçoit à déjeuner, à sa villa « Risque-Tout », de Moulleau, les membres du Conseil municipal et M. le docteur Aimé Bourdier, élu conseiller d'arrondissement le 4 juillet 1897, en remplacement de M. le comte de Damrémont, décédé.

 

15 Juillet 1897.

 

M. Veyrier-Montagnères est nommé président du comité d'honneur et de patronage de l'Exposition internationale d'Ar­cachon, dont l'inauguration doit avoir lieu le 27 juillet 1897.

Nations prenant part à l'Exposition :

France, Algérie, Tunisie, Angleterre, Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Espagne, Grèce, Italie, Portugal, Pays-Bas, Russie, Roumanie, Suède, Norvège, Suisse, Turquie.

 

21 Août 1897.

 

Sur l'intervention de M. Veyrier-Montagnères, le ministre de la Marine envoie deux torpilleurs en rade d'Arcachon à l'occasion des régates organisées par la Société de la Voile.

C'est la première fois que des bateaux de l'Etat mouillent sur le Bassin d'Arcachon.

 

25 Septembre 1897.

 

Déférant au désir de M. Veyrier-Montagnères, le ministre de la Marine prescrit la visite à Arcachon de trois bateaux de l'escadre du Nord, qui entrent en rade d'Arcachon le 25 sep­tembre 1897, à 14 heures :

Epervier, croiseur torpilleur (148 hommes d'équipage) ;

Aquilon, torpilleur de haute mer (27 hommes d'équipage) ;

Ariel, torpilleur de haute mer (27 hommes d'équipage).

Le vapeur Ville-d'Arcachon, ayant à bord l'Harmonie de Sainte-Cécile, l'Harmonie de Gujan-Mestras réunies et le va­peur Ville-de-Rochefort, ainsi que l'escadrille des yachts de la Société de la Voile, vont à la rencontre des vaisseaux de notre marine de guerre.

Visite du maire et d'une délégation du conseil municipal aux officiers des trois bateaux, pour les inviter aux fêtes organisées en leur honneur.

A 5 heures, vin d'honneur offert aux officiers par la Municipalité.

 

26 Septembre 1897.

 

Déjeuner offert aux officiers par la Société de la Voile.

Après-midi : Matches de bateaux de plaisance, courses de bateaux du pays.

Après-midi et le soir : bal populaire.

Le soir, banquet offert par la Municipalité, au Casino de la Forêt ; représentation de gala et fête vénitienne sur le Bassin ; retraite aux flambeaux par la Musique municipale (direction Rausky) et l'Harmonie de Sainte-Cécile.

Au banquet offert par la Municipalité et présidé par M. Vey­rier-Montagnères, assiste M. le comte de Montebello, ambas­sadeur de France en Russie.

M. Veyrier-Montagnères prononce un discours.

 

27 Septembre 1897.

 

Le Yachting-Club et l'Aviron Arcachonnais offrent aux offi­ciers de l'escadre du Nord un déjeuner, qui est présidé par M. Veyrier-Montagnères.

A 15 heures, les trois bateaux lèvent l'ancre.

M. Veyrier-Montagnères les accompagne à bord d'un canot, jusqu'à leur sortie du Bassin et exprime l'espoir que le pré­cédent établi deviendra une tradition.

Voici en quels termes s'exprime le journal L'Avenir du 16 octobre 1897 (rédacteur en chef, M. de Gabory) : « La réception très brillante qui a été faite à l'escadre du Nord est un avantage pour Arcachon et un succès pour l'adminis­tration municipale. Le principal mérite en revient à M. Vey­rier-Montagnères. Le pays constate avec joie qu'il a enfin à sa tête unmagistral de valeur, actif, impartial d bon administrateur. »

 

3 Novembre 1897.

 

M. Veyrier-Montagnères provoque l'organisation d'une école régionale de pêche et de navigation, qui intéresse toutes les communes du canton de La Teste.

 

Janvier 1898.

 

M. Veyrier-Montagnères organise une grande publicité en faveur d'Arcachon. De nombreuses affiches sont apposées dans toutes les gares de Paris et dans les principales villes de France.

 

Février 1898.

 

Par ses démarches appuyées par M. Cazauvieilh, député, auprès du ministère de la Justice, M. Veyrier-Montagnères obtient la tenue, une fois par semaine, à Arcachon, d'une audience de justice de paix. Un décret du Président de la République consacre cette heureuse décision.

La première audience tenue par M. le Juge de paix de La Teste a lieu le 2 mars 1898.

 

20 Février 1898.

 

M. Veyrier-Montagnères reçoit des mains de M. Lapeyre, marin, une lettre revêtue de 50 signatures, le remerciant d'avoir obtenu du département de la Marine l'autorisation de pêcher des crevettes, au moyen d'une drague remorquée par un canot, dans certains chenaux de Gujan, d'Eyrac, de Piquey et des Musclas. Il y a très longtemps que les chevrettiers sollicitaient cette autorisation qu'ils n'avaient jamais pu ob­tenir.

 

Mars 1898.

 

M. Veyrier-Montagnères est informé que, suivant son désir, le ministre des Travaux publics a approuvé le projet dressé par le Service maritime, en vue de la reconstruction du débarcadère d'Eyrac et que l'Etat prend à sa charge la moitié de la dépense de reconstruction.

 

4 Mars 1898.

 

Sur la proposition de M. Veyrier-Montagnères, le Conseil municipal donne un avis défavorable à l'aliénation de 96 hec­tares de la forêt domaniale, dans le sud d'Arcachon.

 

Avril 1898. (Lundi de Pâques.

 

Grande bataille de fleurs, avenue Nelly-Deganne, organisée par MM. Veyrier-Montagnères, Thurneyssen et Dubos de Santa-Coloma.

 

Avril 1898.

 

Après avoir étudié de très près la situation financière de la ville, M. Veyrier-Montagnères songe à se procurer des fonds sans charges nouvelles pour les contribuables.

Il obtient du Conseil municipal le vote d'un emprunt de 1.830.264 francs, destiné tant à rembourser 3 emprunts antérieurement contractés, en vertu des lois des 8 août 1881 et 28 février 1894 (solde des 3 emprunts à rembourser : 1 million 238.829 fr. 78), qu'à pourvoir à divers travaux urgents de voirie.

Moyennant une prorogation des emprunts antérieurs, la ville bénéficie ainsi d'une somme de 591.434 fr. 24 et d'une réduction d'intérêt à 3 fr. 70 p. 100 au lieu de 4 fr. 45 pour les 10 premières années et à 3 fr. 55 pour 100 pour les vingt dernières.

Un contrat sur ces hases intervient avec le Crédit Foncier, les 5-9 juillet 1898.

Voici 1'énumération des travaux exécutés et échelonnés sur plusieurs années avec la somme de 591.434 fr. 22 :

Réfection de l'avenue Regnault ;

Construction de caniveaux sur les chemins vicinaux ordi­naires ;

Réfection de l'avenue de la Chapelle, de l'avenue Saint-Fer­dinand (aujourd'hui avenue de la République) et du boule­vard Chanzy ;

Construction de caniveaux et rechargement des rues des Trois bornes, des Pilotes, de la Mairie, du Temple et de la rue Grenier ;

Réfection des pentes et rampes de l'avenue de Moulleau ;

Construction du boulevard Deganne ;

Réfection des rues de Joigny, du Casino et Jéhenne ;

Réfection du boulevard de l'Océan et des rues Alfred-Déjean, Thomas-Illyricus ;

Création d'un square, place des Palmiers ;

Construction de caniveaux et trottoirs, boulevard d'Haussez ;

Réfection de l'avenue Saint-Arnaud, de l'avenue Sainte-Marie, des rues de la Dune-Pontac et du Cardinal-Donnet ;

Aménagement des abords de l'église Saint-Ferdinand ;

Réfection de la rue des Marins et construction d'un égout ;

Réfection de l'allée Charles-Rhoné ;

Construction de l'allée Marie-Adèle ;

Réfection de la rue Hovy et construction d'un égout ;

Réfection de la rue Lalesque ;

Construction de la rue Carmen ;

Réfection de la rue Coste, des avenues Gambetta et Victor-Hugo, de l'allée Corrigan, de l'avenue de Mentque et de l'allée Emile-Péreyre ;

Réfection de l'allée Hennon:

Assainissement des rues Marpon, Baleste-Guilhem, Sainte-Gratienne, cours Tartas, cours Desbiey et construction de caniveaux, cours Desbiey ;

Construction de l'avenue Nelly-Deganne, de la rue de la Gatinerie (chaussée et égout) ;

Construction d'un bassin au rond-point Deganne (remplacé actuellement par le monument aux morts de la grande guerre) ;

Prolongement de l'égout de la rue Hovy ;

Construction des jetées-promenades de la place Thiers et de l'allée de la Chapelle, avec participation de l'Etat (50 p, 100) obtenue par M. Veyrier-Montagnères (travaux exécutés en 1904) ;

Allée Notre-Dame-des-Passes ;

Reconstruction de la rue Célérier et établissement d'un égout ;

Reconstruction de la rue François-Legallais et construction d'une jetée ;

Travaux d'agrandissement de la mairie ;

Achat de pavés, de bordures et construction de divers trottoirs.

Comme on le voit, au moment où M. Veyrier-Montagnères prenait possession de la mairie, la voirie d'Arcachon laissait beaucoup à désirer sur de nombreux points et faisait complè­tement défaut sur d'autres. Des travaux d'assainissement étaient urgents. D'autre part, l'amélioration de la plage ne pouvait plus être retardée, amélioration obtenue par la construction des superbes jetées-promenades, qui, avec le boulevard-promenade sur la plage, entre la place Thiers et le débarcadère d'Eyrac, font l'admiration de tous les étrangers.

 

14 Mai 1898.

 

M. Veyrier-Montagnères obtient la transformation du bu­reau télégraphique de Saint-Ferdinand en recette des postes et télégraphes de plein exercice.

M. Veyrier-Montagnères provoque l'étude dune ligne de tramway de l'Aiguillon à Moulleau et avance de ses deniers personnels, les frais d'études, plans et devis.

Ce projet est connu sous le nom de projet Odelin.

Le Conseil municipal prend ce projet en considération.

 

10 Juin 1898.

 

Le Conseil municipal prononce le classement dans la voirie communale, du boulevard Deganne, de l'avenue Nelly-Deganne, et du Rond-point. En échange, M. Veyrier-Montagnères obtient de M. Deganne que la ville devienne propriétaire du Grand-Théâtre, de l'avenue du Château et du Skating, rue Molière, qui étaient la propriété personnelle de M. Deganne.

 

21 Juin 1898.

 

Sur la demande de M. Veyrier-Montagnères, l'amiral Besnard, ministre de la Marine, envoie en rade d'Arcachon un détachement de l'escadre du Nord, qui croise dans l'Atlanti­que : les croiseurs Surcouf, Cassini et Epervier.

A 19 heures, au Casino Mauresque, réception des officiers par le maire et les conseillers municipaux.

A 20 heures, villa « Risque-Tout », M. Veyrier-Montagnères offre à dîner aux officiers.

Le lendemain, 22 juin, à midi, dans la salle mauresque du Casino, déjeuner offert par la Municipalité.

 

31 Juillet 1898.

Election au Conseil général.

 

M. Léon Lesca, conseiller général du canton de La Teste, depuis vingt-quatre ans, ne se représentant pas, M. Veyrier-Montagnères pose sa candidature et est élu , au premier tour de scrutin par 2.043 voix.

 

3 Août 1898

 

M. le docteur Pauliet, qui avait combattu la candidature de son maire, donne sa démission d'adjoint et de conseiller municipal.

 

Avril 1899.

 

M Veyrier-Montagnères organise une bataille de fleurs, une soirée de gala et un concours hippique, au vélodrome du cours Desbiey. C'est la première fois qu'on voit à Arcachon une bataille de fleurs sur le Bassin et un concours hippique.

 

25 Août 1899.

 

Le Conseil municipal adopte le projet de tramway de l'Ai­guillon à Moulleau (projet Odelin).

 

Août 1899.

 

M. Veyrier-Montagnères organise une fête nautique sur le Bassin.

 

2 Septembre 1899.

 

Sur la demande de M. Veyrier-Montagnères, un détache­ment de l'escadre du Nord, venant de Cherbourg, entre en rade d'Arcachon. Ce détachement se compose du contre-torpilleur d'escadre Le Fleurus, jaugeant 1.300 tonneaux, com­mandé par M. Poidloue, capitaine de frégate, et du contre-tor­pilleur d'escadre Le Durandal, jaugeant 900 tonneaux, com­mandé par M. le lieutenant de vaisseau Pumperneel.

A 21 heures, fête vénitienne sur le Bassin.

3 septembre à midi «  Risque-Tout », M Veyrier-Montagnères reçoit à déjeuner les officiers de l'escadre.

A 14 heures, au Grand-Hôtel, présentation aux officiers, des sociétés nautiques locales.

A 15 heures, au siège de la Société de la Voile, présentation des membres de la société.

Le soir, banquet offert aux officiers.

A 21 heures, représentation de gala, au Casino Mauresque.

A 22 heures, bal offert par la Jeunesse arcachonnaise.

4 septembre, à midi, au Grand-Hôtel, déjeuner offert par le Comité des fêtes.

Le soir, dîner offert par le Yachting-Club.

Le 9 septembre 1899, trois torpilleurs de la défense mobile de Rochefort viennent rejoindre Le Fleurus et Le Durandal.

10septembre. Bataille de fleurs sur le Bassin. Le soir, au Ca­sino Mauresque, banquet offert aux officiers par le Conseil municipal.

11septembre. Le Fleurus et Le Durandal quittent notre port et sont accompagnés jusqu'aux passes, par les torpilleurs et un grand nombre de vapeurs et de yachts de plaisance.