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VEYRIER-MONTAGNERES
(Jean-Baptiste-James)
Officier de la Légion d'Honneur ;
Conseiller municipal d'Arcachon, le 3 mai 1896 ;
Maire d'Arcachon du 26 juin 1897 au 17 juillet 1922 ;
Conseiller général du canton de La Teste du 31 juillet 1898 au 30 juillet 1904 ;
Conseiller général du canton d'Arcachon du 3 juin 1906 au 19 juillet 1922 ;
Agent de change à Bordeaux de l885 à 1920 ;
Syndic de la Compagnie des Agents de change de Bordeaux de 1908 à 1920.
ARCACHON
Pages d'Histoire locale
1896-1925
par F. Canton
Chevalier de la Légion d’Honneur
Officier de l’Instruction publique
Bordeaux
Imprimerie Gounouilhou
57, rue des Trois-Conils
1930
La présente notice ne mentionne que les événements et les faits les plus saillants de la vie administrative de M. Veyrier-Montagnères, soit comme maire d'Arcachon, soit comme conseiller général. Bien d'autres auraient pu être relatés ; mais cela nous aurait entraîné à des développements que nous avons jugés inutiles et superflus. Ainsi, on ne trouve pas trace dans cette notice des constructions et agrandissements scolaires, ni de certaines réjouissances qui se reproduisent régulièrement chaque année, telles que la fête locale du 25 mars et la fête nationale du 14 juillet, auxquelles la Municipalité Veyrier-Montagnères a toujours apporté tous ses soins.
Les améliorations et les embellissements considérables réalisés, pendant les quinze premières années de la gestion Veyrier-Montagnères, dénotent chez leur principal auteur une compréhension intelligente des grands intérêts de la cité qu'il a pour ainsi dire transformée et métamorphosée, avec le concours toujours fidèle de l'assemblée communale et des parlementaires girondins.
Au cours de vingt-cinq années, M. Veyrier-Montagnères a déployé une activité énorme, qu'il a dépensée sans compter pour le bien de la ville d'Arcachon et en fournissant par lui-même une somme de travail et d'efforts ininterrompus, avec un désintéressement digne d'être donné en exemple.
Citons les embellissements les plus remarquables :
—Jetées promenades avec une participation de 50 pour cent de l'Etat ;
—Achat de la forêt des Abatilles dans des conditions exceptionnellement avantageuses pour la ville et aménagement en parc public ;
—Boulevard-promenade sur la plage ;
—Tramway de l'Aiguillon à Moulleau ;
—Don à la ville du stade Mateo-Petit, boulevard Déganne ;
—Don du Dispensaire d'hygiène sociale à la Croix-Rouge.
—Intensification et extension de l'éclairage au gaz ;
—Electricité pour l'éclairage et la force motrice ;
—Construction et réfection de nombreuses voies publiques ;
—Agrandissement de la mairie et concentration de certains services publics de l'Etat : perception des contributions directes ; contrôle des contributions directes ; service des contributions indirectes, etc.
Ajoutons que le 1er février 1927, la Société des Pêcheries de l'Océan, dont M. Veyrier-Montagnères est le plus fort actionnaire et le principal administrateur, a fait don de la chapelle de Notre-Dame des Passes et de ses dépendances, à l'Association diocésaine de la Gironde, pour être exclusivement affectés au service de la Paroisse du Moulleau.
M. Veyrier-Montagnères a été pour tous les sports et pour les réjouissances publiques, un grand animateur :
Formation de sociétés hippiques ;
Carrousels militaires ;
Chasses pendant l'hiver ;
Formation de la Société du tir aux pigeons, des Abatilles ;
Encouragement aux Régates à la voile, à l'aviron et des bateaux de service ;
Football (aménagement spécial pour ce sport, du terrain du stade Mateo-Petit) ;
Batailles de fleurs :
Fêtes vénitiennes sur le Bassin.
Les premiers concours hippiques et les premières batailles de fleurs sur le bassin sont l'œuvre personnelle de M. Veyrier-Montagnères.
C'est encore lui qui, le premier, a obtenu du ministre de la Marine l'envoi à Arcachon de bateaux de guerre. Ces visites se sont renouvelées, chaque année.
A noter aussi : Deux visites à Arcachon, de Sa Majesté le Roi d'Espagne, Alponse XIII, qui, la première fois, était accompagné de la Reine ;
Deux visites de Son Altesse le Prince Albert de Monaco ; et enfin la visite de plusieurs ministres.
Quelle belle et efficace publicité pour Arcachon qui, sous l'administration Veyrier-Montagnères, a pris au point de vue commercial et industriel, une importance et un développement considérables. En 1897, le nombre de maisons était de 2.203 et le nombre d'habitants sédentaires, de 8.058. En 1922, Arcachon comptait 3.383 maisons et 10.634 habitants.
Si l'affreuse tourmente de 1914 a arrêté l'élan généreux de M. Veyrier-Montagnères pour sa chère ville, les cinq années de guerre ont permis à la population arcachonnaise de mesurer l'ardeur avec laquelle M. et Mme Veyrier-Montagnères, cette dernière, qui a toujours été pour son mari un soutien moral constant, se sont attachés à faire le bien, à soulager toutes les infortunes et à créer des œuvres qui continuent et qui ne s'éteindront jamais.
Nous ne saurions mieux terminer ces quelques notes d'histoire locale, qu'en relatant l'éloge mérité que notre excellent et cher ami, M. Pierre Dignac, député de la Gironde, prononçait au déjeuner d'adieu qui était offert au Conseil municipal d'Arcachon par M. et Mme Veyrier-Montagnères, le 16 juillet 1922 et dont nous retrouvons le texte dans les journaux de l'époque :
« M. Pierre Dignac, associant dans un même toast celle (Mme Veyrier-Montagnères) qui fut pendant les heures difficiles la compagne si douce et si affectueusement réconfortante, termine en levant son verre à l'homme qui, pendant un quart de siècle, a si grandement honoré, en la représentant, la belle cité arcachonnaise. A lui, dit-il, peut s'appliquer, au moment où il achève sa rude carrière, la parole de la sagesse antique: «La lâche est rude, l'ouvrier tombe, mais l'œuvre est immortelle. »
F.C.