Histoire en Buch

http://shaapb.free.fr/

N° 150 (novembre 2011) (Derniers Bulletins)

 

Quelle histoire !

 

 

Bulletin n° 150 de novembre 2011.

 

Bull 150.jpg

 

 

Aperçu du contenu.

 

Le cardinal Donnet et les sœurs de Saint-Joseph à Arcachon par Marie Christine Rouxel

 

La ville d’Arcachon conserve le souvenir du cardinal Donnet (1795-1882), archevêque du diocèse de Bordeaux pendant quarante-cinq ans, qui œuvra avec beaucoup d’énergie pour ses habitants. Reconnaissante, elle a donné son nom à une rue de la Ville d’Automne et l'église du quartier de l’Aiguillon porte son prénom.

On trouve ses armoiries sur la deuxième clef de voûte de la basilique Notre-Dame, en partant du maître-autel. Il est lui-même représenté sur les vitraux de l’abside avec son blason. Dans la sacristie, sur le vitrail Est, figurent ses armoiries avec sa devise : « Ad finem fortiter, omnia suaviter ». (La fin avec détermination mais tout en douceur).

Mais ce qui est le plus connu, c’est sa représentation sur la partie centrale de la très belle fresque peinte par Guillaume Alaux, qui entoure le chœur et retrace la grande cérémonie du couronnement de la Vierge en 1873.

Avant même qu’Arcachon soit érigée en commune, le cardinal Donnet devient propriétaire d’une villa bâtie au bord du futur boulevard de l’Océan. Il y installe une communauté de Sœurs de Saint-Joseph à qui il confie en 1860 la mission d’être garde-malades et d’ouvrir une école. Très attentif aux besoins de son temps, il désire que les familles pauvres puissent faire éduquer leurs enfants, surtout les filles souvent un peu négligées.

Nous allons voir qui est le cardinal Donnet, comment il a œuvré à Arcachon et comment il a installé dans sa villa des sœurs au service des plus modestes des Arcachonnais. Elles sont restées présentes boulevard de l’Océan pendant plus de 150 ans assurant des responsabilités diverses. Depuis 1963, elles s’occupaient d’une maison de retraite. Lire la suite dans le Bulletin (23 pages).

 

Le livre d'or de "Chez Foulon" par Michel Boyé et Jean Garnier.

 

Le 20 juillet 1987, un incendie ravageait la célèbre pâtisserie Foulon. Après la Distillerie Arcachonnaise d’Antoine Castex (1887), le Grand-Hôtel (1906), les Pêcheries du Golfe de Gascogne (1907), les Nouvelles Galeries (1913), le Casino Mauresque (1977) et la Chapelle des Marins (1986), c’était ainsi le septième bâtiment emblématique d’Arcachon qui était ravagé par les flammes. A croire que le conseiller testerin Lumo – tel Jacques de Molay sur son bûcher jetant sa malédiction sur les Capétiens – avait attiré le feu de la colère divine sur la fille prodigue de La Teste en la comparant à Sodome !

Après des années de procédures, les ruines furent démolies en 1993. Une résidence a poussé à leur place. L’héritière de la dynastie – Thérèse Foulon – releva le défi de perpétuer la tradition pâtissière familiale et s’installa un temps au Moulleau. Aujourd’hui, tout n’est plus que souvenirs, soigneusement consignés dans un Livre d’Or, ouvert en 1929 et clos en 2008.

Mme Thérèse Foulon a bien voulu nous confier le précieux document pour le transcrire et l’étudier. Auparavant, essayons de retracer l’histoire de la pâtisserie dont les débuts sont entourés d’une aura légendaire que démentent les archives.

C’est dans le courant des années 1860, que la « marchande » Rosalie Margot, veuve du voiturier Louis Denis Foulon, quitta son Béarn natal et plus précisément Oloron-Sainte-Marie pour s’installer à Arcachon avec ses enfants : Henri dit Eugène né le 21 novembre 1842 et Françoise dite Pauline née le 21 février 1850 ; elle créa une première pâtisserie cours Desbiey, au plus tôt le 1er mai 1865 et au plus tard début 1866, après avoir recruté l’ouvrier pâtissier testerin Baptiste Duluc. Cette première « affaire » était installée dans l’ancien gymnase Bertini, au pied de la dune où brillait de mille feux le Casino mauresque ; ce choix était vraisemblablement dicté par un souci de rentabilité, compte tenu du statut social des familles qui avaient choisi la Ville d’Hiver, remarque étant faite que le Grand-Hôtel n’allait ouvrir ses portes qu’en juin 1866. Rosalie Foulon, ses enfants et son ouvrier habitaient en effet boulevard de la Plage et ce n’est qu’en 1868, ainsi que l’atteste une carte postale, que la pâtisserie qui allait accéder à la célébrité fut ouverte sur ce même boulevard de la Plage ; elle devait cependant être ravalée durant quelques années encore au rang de succursale. Lire la suite dans le Bulletin (7 pages).

 

La pratique religieuse à Mios sous l'Ancien Régime par Bernard Dutein.

 

« L’estrangeyr » bordelais ou parisien qui se rend aujourd’hui à sa résidence secondaire d’Arcachon, en empruntant l’autoroute A 63, ne sait pas qu’il va bientôt pénétrer dans la commune de Mios. Il n’y a en effet aucun panneau indiquant qu’à partir du travers de Croix d’Hins, c’est-à-dire quand il voit à sa droite les installations de l’ancien centre d’essais et à sa gauche un grand silo et qu’il passe sous un pont, il entre en Pays de Buch. Il serait temps que les autorités compétentes y pourvoient.

Après avoir croisé l’aire de repos des « Gargails » dont l’écriture fut relevée ainsi sur le cadastre de 1849, notre voyageur poursuit son chemin en suivant maintenant l’autoroute A 660. Il rencontre les échangeurs de Lacanau de Mios - Biscarrosse, puis celui de Biganos-Mios, et après avoir croisé l’usine de pâte à papier de Facture, il franchit l’Eyre et quitte alors la commune de Mios.

Notre automobiliste a parcouru sans s’en douter 20 km dans le territoire de la commune de Mios soit environ le tiers de son trajet Bordeaux-Arcachon.

La commune de Mios, autrefois paroisse, est en effet caractérisée par sa forme allongée, dans la direction sud-ouest - nord-est sur plus de 28 km et par une faible largeur d’environ 8 km. Sa population s’est, depuis des siècles, disséminée dans plusieurs hameaux et métairies. Cet allongement géographique a crée une bipolarisation humaine, d’un côté le Bourg et ses hameaux limitrophes et à l’autre extrémité les hameaux éloignés de « La Canau », « Florence » et « Testarouch ».

Cette répartition des populations eut de graves conséquences sur la pratique religieuse comme nous allons le voir. Lire la suite dans le Bulletin (22 pages).

 

L’oncle d'Amérique : Valeton de Boissière par Antoine Baggio.

 

Ernest Valeton de Boissière, le 9 juin 1811, une association s’est constituée à Audenge pour continuer à entretenir la mémoire de ce très original personnage, dont Pierre Labat a déjà tracé un remarquable portrait dans une précédente publication.

Depuis cet ouvrage un certain nombre de documents nouveaux sont venus porter un éclairage différent sur la personnalité de cet homme et surtout de nombreux détails sur sa vie aux États-Unis d’Amérique où il était parti réaliser une expérience en rapport avec ses idées philosophiques.

Mais ce qui a paru extrêmement intéressant, c’est de faire part de ses activités pendant son séjour au Kansas. Il a été découvert qu’un camarade polytechnicien lui avait rendu visite en janvier 1880, et qu’il a décrit dans un livre avec minutie la vie dans la ferme de Silkville . On lira à la suite de larges extraits de cet ouvrage.

« …Je mets ensuite à exécution le projet depuis longtemps formé d’aller faire visite à notre camarade de B. ancien officier d’état-major, établi dans le Kansas, et qui m’a ouvert toute grande sa porte hospitalière. Avant d’entrer dans le détail de cette visite, je prie mes amis de Bordeaux, qui sont aussi les siens, de ne le mettre au courant de mes opinions, si l’occasion s’en présente, qu’avec une prudente réserve.

J’ai reçu chez lui le meilleur accueil. C’est un esprit fort distingué, et si ses faits et gestes me paraissent critiquables à certains égards, il est tout à fait superflu qu’il soit au courant de mes opinions.

On quitte Kansas City à dix heures du matin, par le Kansas City, Fort Scott et Gulf Rail-road, qui vous amène à 1 heure et demie à 53 milles, à Ottawa, chef-lieu de Franklin County. Là vingt minutes sont accordées aux voyageurs pour s’empoisonner à Johnson-House, ce que j’évite avec prudence, et à 2 heures l’on part pour Williamsburgh, où l’on arrive à 3 heures et demie. Cette petite ville de 500 habitants est le bureau de poste qui dessert la localité environnante. Lire la suite dans le Bulletin (12 pages).

 

Débandade des troupes d'occupation en Ferret-Capie en août 1944 par Francine Chapon.

 

Samedi 19 août au soir (11h20) - Explosion d’un gros dépôt de munitions du coté de Cazaux.

Dimanche 20 - Matin, les explosions continuent un peu partout, à la Pointe, à la Pointe du Sud, derrière le Moulleau etc. et l’après midi régates de pinasses à voile au Canon. Les Allemands commencent à évacuer sérieusement. Ils jettent à l’eau, fusils, caisses de munitions et brûlent les habillements et leurs drapeaux.

Le soir la Douane évacue le phare. Vers 8 heures, les vedettes rapides dela Kriegsmarine sortent du bassin après avoir coulé toutes les bouées de balisage du bassin et de la passe.. Le départ de l’infanterie est annoncé pour 6 heures demain matin.

Lundi 21 matin

Départ de 150 hommes d’artillerie et d’infanterie. Il manque sept ou huit hommes à l’appel qui se fait devant chez V [Villenave]. Avant de partir, ils avaient vendu cognac, conserves, linge, etc., à la population.

Quelques filles du Ferret, le désespoir au cœur accompagnaient leur homme et s’attendrissaient sur les « pauvres qui aimaient tant "leur " Ferret » et devaient le quitter.

Il ne reste plus que l’aviation.

À peine les blockhaus évacués et les clefs confiées à X. et à la petite L., la population, qui sait y trouver des vivres, se rue au pillage. C’est un défilé continuel de brouettes, remorques, (illisible)chargées de biscuits, conserves, cognac, etc., etc.

Il commence à y avoir quelques remous dans la population, chacun accusant son voisin d’avoir pillé et jurant ses grands dieux que lui n’avait rien pris. La température s’échauffe en raison des nombreuses bouteilles bues à la santé des décampeurs et des nombreuses bouteilles pillées. Lire la suite dans le bulletin (8 pages).

 

L’aérodrome de Croix-d'Hins et son école d'aviation (3) par Jean-Pierre Ardoin Saint Amand.

 

En février 1910, un mois après la mort de ce malheureux Delagrange, la luxueuse revue Oceana, journal illustré édité par la Fédération des Syndicats d’Initiative de la Côte d’Argent, fête son premier anniversaire. A cette occasion, elle décide de changer quelque peu de formule et son rédacteur en chef, dans son exposé général, explique :

« Ce qui constitue un fait nouveau de la plus haute importance, qui va classer notre organe parmi les premières publications de la province, c’est que la Société de Croix-d’Hins (aérodrome de la Ligue Méridionale aérienne) a adhéré à notre Fédération. Comme conséquence, nous devenons l’organe officiel illustré de l’aviation dans notre région du Sud-Ouest. A l’occasion de la Grande Semaine Oceana fera des numéros supplémentaires avec grand tirage. Il donnera les programmes officiels et sera vendu par les soins de la Ligue aérienne.

Enfin des comptes rendus illustrés seront établis avec le plus grand soin, pour faire connaître les résultats des épreuves de la Grande Semaine.

Nos amis sincères, et nous les savons très nombreux, ne pourront qu’applaudir en apprenant l’entente établie entre notre fédération et la Société de Croix-d’Hins. »

Nous verrons que ces bonnes intentions resteront lettres mortes. Mais la mort de Delagrange sur l’aérodrome en gestation de la Croix-d’Hins n’allait pas inspirer à tous les journaux d’aussi bonnes intentions à l’égard de ce projet. Certains vont même faire montre d’une certaine aménité par l’apparition dans leurs colonnes d’opposants virulents. Les plus agressifs seront les journalistes Joseph Berny, dans son journal La Bataille et surtout Gabriel Roques dans Le Martinet, journal politique, satirique et humoristique, comme il se qualifie lui-même.

C’est ce dernier journaliste, par une suite d’articles intitulés « l’Aérodrome de la Croix d’Hins » présents dans chaque numéro de son journal hebdomadaire et souvent accompagné d’un grand dessin en première page particulièrement féroce, qui prendra la tête de l’opposition, relayé épisodiquement par son collègue de La Bataille. Lire la suite dans le Bulletin (31 pages).

 

Les énigmes résolues du livre d'or de la Librairie Générale par Michel Boyé.

 

Le soir même de la présentation à la Librairie générale de « son » Livre d’or (29 juillet), une énigme était résolue grâce à la diligence d’un de nos membres, M. Edgar Weiser qui nous écrivait :

«  La contribution en anglais est l’oeuvre de Robert Forrest Wilson (et non pas Foster), dont voici une biographie résumée :

Biographe et journaliste américain né le 20 janvier 1883 à Warren (Ohio) et décédé le 10 mai 1942 à Weston (Connecticut). Il a été correspondant à la Maison Blanche et a été muté à Paris. Parmi les nombreuses personnalités du monde littéraire qu’il a rencontrées à cette époque, on peut citer notamment F. Scott Fitzgerald. Il est l’auteur entre autres de Crusader in Crinoline (1941), une biographie de Harriet Beecher Stowe qui lui valut le prix Pulitzer de la biographie en 1942 ». Lire la suite dans le Bulletin (2 pages).

 

Textes et documents

 

Chansons arcachonnaises par Jeanne-marie Dufau.

 

Arcachon autrefois

Autrefois dans Arcachon,

Chacun avait sa p’tit’ maison.

On n’s payait pas d’auto,

On n’dansait point le tango

Les femmes avaient des cheveux longs

Et des tas de p’tits jupons

Et l’on dansait la polka

Mêm’ les soirs de grand gala. Lire la suite dans le Bulletin (3 pages)

 

La vérité sur la collection Peyneau.

Le 7 avril 1928, le pharmacien Xavier Laporte, adjoint-rapporteur, donnait lecture au conseil municipal d’une lettre du docteur Peyneau, ainsi conçue :

Mios, le 7 mars 1928

À Monsieur le docteur Hameau, président de la Sté Scientifique d’Arcachon

Mon Cher Confrère et Ami,

Ce n’est pas sans un sentiment de tristesse que je me sépare de la collection des objets que j’ai récoltés au cours des vingt années que j’ai consacrées à fouiller le sol de notre région.

Mais j’ai pensé que ces reliques du passé ne devaient pas rester la propriété d’un individu ou d’une famille et que tout le monde devait avoir sa part dans cet héritage de nos ancêtres. Lire la suite dans le Bulletin (2 pages)

 

Vie de la Société par Aimé Nouailhas (3 pages).