Histoire en Buch

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Documents (Salles)

Documents d’archives publiés dans le Bulletin

de la Société Historique et Archéologique concernant

 

SALLES

 

Abréviations utilisées :

A.D.G. : Archives Départementales de la Gironde

A.H.G. : Archives Historiques de la Gironde

A.M.B. : Archives Municipales de Bordeaux

B.M.B. : Bibliothèque Municipale de Bordeaux

B.M.A. : Bibliothèque Municipale d'Arcachon

Dans les documents reproduits, le style et l'orthographe d'origine ont été respectés; seule une ponctuation nouvelle a été apportée pour rendre le texte plus lisible.

 


 

Bulletin n° 58 -1792

 

"CHACUN POUR SOI"

Testerins et communes du Val de Leyre en 1792

 

 

A Messieurs les administrateurs

du directoire du district de Bordeaux,

 

La Municipalité de Salles en Buch prenant en considéra­tion la pétition des Sieurs Clere aîné, Dupuy et Castandets frè­res, Ensemble l avis des municipalités de Lugo et mios tendant a ce qu'il vous plaise déclarer le parcours dans les terres vaines et vagues de communauté à Communauté libres, et notamment les laïttes de La Teste, les Entreprises des habitants de la teste ne se sont seulement pas bornées sur les troupeaux des parroisses de Lugo et Mios nos concitoyens ont été dans le même cas, leurs troupeaux sont privés d'aller comme autrefois dans les laïttes de La Teste et dans les landes de Sanguinet qui ce trouvent nous borner au couchant a une proximitte que neûls de nos troupeaux ne peuvent sortir sans y entrer, il est même arrivé entre les pas­teurs des deux parroisses une affaire des plus serieuzes on est venu aux prises nos pasteurs ont été laissés sur la place les Bras Cassés. Ces sortes de Rixes ne ce renouvelleront que trop sou­vent. Si par votre authorité vous n'en prévenez les suittes en déclarant la liberté du parcours sil en était autrement nous som­mes sans pouvoir l éviter expozés a la perte de tous nos trou­peaux qui sont notre seule resourse pour pouvoir acquitter les impots afin de venir au secours de l'Etat. Nous nous hattons donc Messieurs, de Recourir a votre justice en vous dénonçant les événements sinistres qui nous menassent et que d'être obli­gés d'aller a main armée conduire nos troupeaux dans ces paca­ges dont nous avons toujours eu l'usage sous une modique Ré­tribution.

 

Les Ennemis de la Constitution parviendront-ils à semer la Desunion parmi les Citoyens qui sont authorizés à soutenir leur liberté et la Constitution. Plains de confiance dans le zelle que vous avez toujours apporté pour prévenir les suittes funestes des pièges des Ennemis de la Constitution - nous Espérons que vous aurez égard a nos justes réclamations et que vous vous hatterez de nous donner De nouvelles preuves de votre amour pour le Bien general.

 

Délibéré en Chambre de Commune de Salles - le Conseil General assemblé le 17 juillet 1792 lan 4° De la liberté

 

Larauza officier municipalBedouret officier municipal

Cazauvieilh officier mun.Dubuch oficier mpal

Lugat officier municipal

Dubourg pre. de la Commune Castaing notable

Cazauvieilh notableDumora notable

Morel greffier

 

La Meunicipallite Du chef lieu du Canton de Belin adheran aux pétitions de (partie déchirée) Mios comme (partie déchirée) intérêt commun avec la Municipallitte et Conseil dycelle assem­blée Dans la maison Commune le 22 juillet 1792 lan 4eme de la libertté.

 

fabre maire Laffitte

 

(partie déchirée)... la pétition de la Municipalité de Sales, le di­rectoire du district, ouï Mr le procureur sindic, avant statuer, renvoi à la Municipalité de Lateste pour fournir sa réponse dans le plus court delay. Délibéré en directoire à Bord, le 21 août 1792 l'an 4eme de la liberté.

 

Petition001.jpg

 

(A.D. Gironde 4 L 157)

 


 

Bulletin n° 29 – 1793

 

 

COMPTE RENDU DES COMMISSAIRES DU DISTRICT, ENVOYES A SALLES, AUX CITOYENS COMPOSANT LE CONSEIL GENERAL DU DISTRICT DE BORDEAUX

 

 

 

Salles, le 5 Pluviôse, An 2 de la République

 

Citoyens

Conformément à votre arrêté du 27 du mois dernier, nous nous sommes rendus dans cette commune où un petit trouble occasionné d'abord par la ferme­ture de l'église causa, il y a un mois, quelques divisions entre les habitants qui sont les plus considérés à Salles et les maires et procureur de la commune.

 

Déjà deux assemblées se sont tenues. Nous avons préparé les esprits a une réconciliation. Demain sextidi il y aura assemblée générale. Nous espérons que ceux qui paraissent les plus opposés dans les deux partis se donneront réci­proquement le baiser fraternel.

 

Il est bien que vous sachiez aussi, en vous rappelant que c'est à Salles qu'un commissaire de pouvoir exécutif se livra à des excès pour renverser le culte catholique, que malheureusement beaucoup d'esprits faibles et toutes les femmes tiennent à l'exercice de ce même culte. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour le leur faire oublier, mais c'est chose bien difficile.

 

Demain l'assemblée sera nombreuse et par l'esprit qui s'y manifestera nous verrons ce qu'il faudra employer pour ramener la paix à Sales d'une manière durable.

 

Les préceptes de la raison sont lus par tous depuis que nous sommes ici, les chansons, les hymnes patriotiques y sont chantés avec allégresse. Nous avons apperçu qu'en général le maire et le procureur de la commune n'étaient pas estimés : ils sont pourtant patriotes.

 

Ne pourrait-on pas en vertu de l'article 2 de la section A du gouvernement provisoire, obtenir des réprésentants du peuple la réorganisation de la munici­palité.

 

Dans les communes voisines du Département des Landes, on procède à cette opération. Elle se ferait très simplement ici pendant notre séjour en fai­sant épurer, en présence de tous les habitants, les magistrats qu'ils ont main­tenant.

 

Nous vous prévenons, citoyens, que Salles est la plus considérable com­mune du district : elle a 22 lieues de circonférence. Sa population est de plus de trois milles âmes. On y est républicain et sous ce rapport les habitants doivent y être ménagés. Le changement dfe quelques magistrats pourrait y faire oublier le fanatisme et amèneraient les esprits à ne reconnaître d'autre culte que celui des lois et de la raison.

 

Salut et Fraternité

 

Fargeau BenoîtE. Delong

Administrateur CommissaireCommissaire Adjoint

 

(A.D.G - 4.L.284)


 

Bulletin n° 61 - 1793

 

LA PARTICIPATION DES SALLOIS A L'ALERTE

DU 6 MAI 1793

 

 

Aujourdhuy sept may mil sept cent quatre vingt treize l'an 2è de la République française à une heure après minuit le corps municipal en permanence en la chambre commune, est arrivé un courrier chargé d'une dépêche de la Municipalité de Mios qui nous annonce que les ennemis ont descendu sur la cotte d'Arcachon et qu'ils entrent dans notre territoire ; aussitôt nous fésons sonner le toscin, battre la générale, et envoyer des dépêches dans tous les quartiers éloignés du chef lieu de cette commune. Les citoyens ont été rassemblés malgré l'étendue de la paroisse sur les quatre heures du matin dans le bourg de Salles, alors nous leur avons lu la dépêche que nous venions de recevoir, et dans le même moment il nous est arrivé un autre messager portant des ordres exprès que l'ennemi était descendu. A six heures les maire, officiers municipaux et le procureur de la commune sauf d'un qui resta en permanence dans la maison commune, à la tête de cinq cents hommes armés de fusils de chasse, de fourches de fer, de volants (1), d'ancipanes (2), de faux manches à l'envers, de haches, de sabres et de grands coutelas partirent pour la Teste, sur leur passage s'informèrent à Mios s'il y avait quelque chose de nouveau ; il n'y avait aucune nouvelle, nous fumes à neuf heures au passage de la Mothe ou nous trouvâmes une lettre du comman­dant du génie du fort de la Roquette qui nous annonçait de rester en station jusqu'à nouvel ordre ; néanmoins nous crûmes prudent de nous avancer près le lieu menacé, nous fumes à Gujan attendre les ordres ultérieurs du commandant, en effet nous en trouvâmes qui nous annonçaient encore de rester en station ; nous restâmes donc à Gujan et écrivîmes à la municipalité de la Teste qu'au besoin ils pouvaient disposer du nombre que nous étions, mais deux heures après nous reçûmes un nouvel ordre, que c'était une fausse peur, que tout était tranquille et que nous pouvions nous retirer. Nous devons cependant observer que nous ne pouvons donner assés d'éloge au civisme de nos citoyens, il n'y en a aucun qui n'eut désiré se mesurer avec l'ennemi, et nous sommes certains d'après le monde que nous avons trouvé en nous en retournant que si dix mille hommes avaient débarqué, un seul ne se serait pas réembarqué ; mais nous manquons de munition, il serait bien de nous envoyer au besoin un baril de poudre pour charger nos fusils de chasse, n'en ayant aucun de munition. La municipalité se propose de faire fabriquer des fourches légères et bien aiguës pour servir dans l'occasion, et si on pouvait nous faire passer cent cinquante piques que nous ferions emmacher (sic) sur les lieux même que quelques fusils de chasse ou autres que les citoyens de cet endroit se serviraient bien en y fesant mettre seulement une baguette de fer.

 

fait et arrêté en la maison commune les dits jour, mois et ans que dessus. Signés à l'original Giraudeau maire, Larauza, autre Larauza, Laville, Grégoire, Dumeste, Berdot et Dupin officiers municipaux, Bédouret procureur de la Commune, Dupuy, Dumartin, Techoueyres et Dumora notables et moi secrétaire soussigné.

 

Pour copie certifiée conforme à l'original par nous.

 

signé : Giraudeau maire et Morel secrétaire.

 

(1) faucilles

(2) ancipane : instrument pour couper les buissons (lexique du gascon parlé en Bazadais)

 

(A.D. Gironde, 4 L 168)

 


 

Bulletin n° 61 - 1793

 

LES SALLOIS ET LA GUERRE DE VENDEE

 

Aujourd'huy deux juin mil sept cent quatre vingt treize l'an deuxième de la republique française nous maire, officiers muni­cipaux de la commune de Salles en buch,

 

en conséquence de l'arrêté du département de la Gironde du 13 may dernier relatif à la levée d'un bataillon de gardes nationales pour être envoyé à la Vendée, ainsi que l'arrêté du directoire du district du 20 du même mois qui fixe notre contin­gent à un homme, en conséquence ayant convoqué une assemblée de citoyens sujets à la loi, et réunis aujourd'hui au devant de l'église de cette commune, le citoyen maire leur a proposé le mode qu'ils vouloient adopter pour cette ellection. Le mode d'acclama­tion a été universellement adopté et le citoyen Antoine Bouil âgé de 24 ans taille de cinq pieds 2 pouces cheveux noirs et liés, front dégagé, sourcils chataings yeux roux, nez bien fait bouche moyenne menton rond, en tout bien fait natif d'Ussel en Limousin habitant de cette commune a été nommé soldat deffenseur de la patrie pour aller à la Vendée et a été proclamé en cette qualité par le citoyen maire. Avons nommé et nommons le citoyen procureur de la commune pour le conduire au district ensemble tous autres qui seront livrés à sa conduite le citoyen Dumeste l'ayant chargé des reçus de l'emploi des neuf cent livres qu'il avoit touché au district ensemble quarante six livres quinze sols restant à employer et le chargons de régler avec le district et en déchargons le citoyen Dumeste.

 

Fait et arrêté à Salles au devant de l'église lesdits jours mois et an que dessus signés Gireaudeau maire, Laville Dupin, Larau­za officiers Munuicipaux & Dumeste, Grégoire & Cazeauvieilh notables et moi secrétaire soussigné.

 

Pour coppie certifiée conforme à l'original

 

suivent les signatures de : Dubuch Lapointe maire, Dubuch officier m(unici)pal, Morel Sre greffier

 

(A.D.Gironde, 3 L 270)

 

 


 

Bulletin n° 18 – 1816

 

ARRETE DU MAIRE DE SALLES PRESCRIVANT L'ARRACHAGE DE L'ARBRE « DIT DE LA LIBERTE »

 

La maire de la Commune de Salles,

 

Vu la lettre à lui adressée par M. le Préfet du département de la Gironde, du 29 avril dernier, portant ordre de se concerter avec M. le chef de Cohorte des gardes nationales du canton de Belin, à l'effet de faire abattre, avec la plus grande solennité, l'arbre dit de La Liberté, qui existe encore sur la place publique du bourg de Salles,

 

Considérant qu'ainsi que le prescrit M. le préfet, il est infiniment utile de donner la plus grande pompe et la plus grande publicité à la destruction de ce signe de l'anarchie, de la licence, et de tous les malheurs qui ont couvert notre malheureuse patrie de sang et de misère,

 

arrête ce qui suit :

 

Article I

L'arbre.dit de la Liberté, qui existe sur la place publique du bourg de Salles, sera arraché et mis en pièces, le jeudi 23 du courant, jour de l'Ascension, à l'issue de la messe paroissiale, en présence de tous les habitants et au son de la cloche et des tambours.

 

Article II

La garde nationale de la commune sera convoquée en entier et par écrit, d'après les ordres qui seront donés à cet effet de concert avec nous, par M. le Commandant du Canton.

 

Article III

 

M. le juge de Paix du Canton de Belin et M. le curé de la paroisse de Salles sont invités à assister à cette cérémonie et à donner avec nous et M. le Commandant le premier coup de hache.

 

Article IV

Notre adjoint et les membres composant notre Conseil municipal sont invités de se trouver à l'issue de la messe, le dit jour, à la mairie pour partir en cortège avec les fonctionnaires invités, pour se rendre sur la place du dit bourg, escortés par la Garde Nationale.

 

Article V

Aussitôt que cet arbre anarchique aura été arraché et au même instant, une croix expiatoire, qui aura été préparée à l'avance, sera plantée au même lieu pour le remplacer.

 

Article VI

Il sera dressé procès-verbal de cette cérémonie qui sera signé tant par nous que par les membres du conseil, par les fonctionnaires qui y auront assisté et par les principaux habitants.

 

Article VII

Le présent arrêté, après avoir été soumis à l'approbation de M. le Préfet, sera publié et affiché dans les lieux accoutumés de la commune, et copie sera adressée à M. le chef à la Cohorte, commandant dans le canton, avec invitation de vouloir bien concourir, en ce qui le concerne à l'exécution de ses dispositions.

 

Fait au bureau de la mairie de la commune de Salles, le 9 mai 1816

Le maire de Salles : Plantey

 

(Archives de la Commune de Salles)