Histoire en Buch

http://shaapb.free.fr/

Blanquefort 26 avril 2006 (Conférences)

Nous avions annoncé cette conférence. Voici le résumé des communications fort intéressantes auxquelles nous avons assisté. Notre zone d'activité y a été souvent évoquée.

 

Bravo au G.A.H.B.LE pour cette heureuse initiative et merci aux dynamiques étudiants.

 


 

Groupe d’Archéologie et d'Histoire de Blanquefort

(Gironde)

 

Archéologie dans le Sud-Ouest de la France : état de la question

 

Résumé des six communications

faites par les étudiantes et les étudiants

de l'université Michel de Montaigne - Bordeaux III

 

Maison du Patrimoine de Blanquefort 26 avril 2006

 

État de la documentation sur le Premier Âge du Fer dans la moyenne et basse vallée de la Garonne.

 

Après un bref historique de la recherche sur le Premier Age du Fer dans le Sud-Ouest de la France et les principaux résultats de la thèse d'État de J.-P. Mohen sur ce sujet (1980), les caractères généraux de l'habitat et du domaine funéraire seront dégagés à partir d'un corpus de cent trente et un sites répartis sur deux départements : Gironde et Lot-et-Garonne.

Une analyse critique de la documentation sur le sujet expliquera les limites de l'interprétation possible sur ces thèmes. Des exemples d'associations de mobilier archéologique seront sélectionnés pour illustrer les phases ancienne, moyenne et finale du Premier Age du Fer.

La dernière partie mettra l'accent sur les problèmes de chronologie et d'appréhension des échanges culturels entre la vallée de la Garonne et la Méditerranée, le domaine hallstattien occidental et l'Espagne.

 

Bertrand BÉHAGUE.

 

Les sépultures du Premier Âge du Fer autour du Bassin d'Arcachon et de la basse vallée de la Leyre.

 

La région d'Arcachon a livré dès le début du XXe siècle de nombreux vestiges relatifs au monde funéraire protohistorique, plus précisément du Premier Âge du Fer. Ces informations, anciennement exploitées, ont été complétées récemment par la découverte de nouvelles nécropoles inconnues jusque là.

Il s'est donc avéré nécessaire de reprendre un travail d'ensemble sur ces ensembles funéraires afin de déterminer à la fois leur chronologie et les pratiques funéraires des populations concernées. Dans ce sens, il a fallu étudier l'architecture de la tombe (tumulus/tombe en fosse) mais également le mobilier archéologique.

Trois phases d'occupation des nécropoles ont ainsi pu être distinguées, s'étendant sur une période allant de 800 à 420 av. J.-C. L'étude du mobilier nous a également permis de montre l'importante augmentation des sépultures à vocation guerrières, caractérisées par la présence d'armes (épées à antennes, lances...).

 

Marie-Véronique BILBAO

 

Ce travail est disponible sur le site Archéolandes

http://www.archeolandes.com/

Présentation :

http://www.archeolandes.com/documents/arcachon_fer.htm

Volume 1 : Etude et synthèse

http://www.archeolandes.com/documents/vol1_etude_et_synthese.pdf

Volume 2 : Catalogue

http://www.archeolandes.com/documents/vol2_catalogue.pdf
Volume 3 : Planches

http://www.archeolandes.com/documents/vol3_planches.pdf

 

L'occupation du sol en Médoc au Deuxième Âge du Fer et à l'époque gallo-romaine.

 

L'objectif global de ce T.E.R. (Travail d'étude et de recherche) de maîtrise a été d'étudier les caractéristiques et les évolutions du peuplement, pour chaque période, et de mettre en évidence les interactions entre l'Homme et son environnement. Une attention particulière a été portée à la question du territoire médocain afin de tenter de replacer le Médoc au sein de la cité des Bituriges Vivisques. Enfin, une étude plus fine de l'occupation aux abords du marais de Reysson a permis d'envisager la présence d'une éventuelle organisation du territoire autour de l'agglomération de Brion (Saint-Germain-d'Esteuil).

Les résultats obtenus ont permis d'attester pour les deux périodes la présence de communautés structurées dont les activités et les croyances ont pu être entraperçues. La répartition géographique du peuplement a montré l'attraction exercée par les zones côtières sur les populations anciennes. Concernant les limites territoriales du Médoc dans la cité antique bordelaise, elles restent hypothétiques du fait d'un manque de données archéologiques.

 

Êmeline KERHARDY

 

L'ichhtyofaune mise au jour sur le site de Biganos.

 

Le terme d'archéo-ichtyologie désigne l'étude des restes osseux de poissons mis au jour lors de fouilles archéologiques. Le but d'une telle étude est de chercher à dégager l'évolution de la consommation de ces produits de la mer par les hommes du passé comme, par exemple, savoir si une espèce plus qu'une autre était appréciée durant une période de l'histoire, et si cette évolution peut être comprise.

Outre cet objectif premier, l'archéo-ichtyologue peut aller plus loin en tentant d'émettre des hypothèses sur les techniques de pêche qui auraient pu être utilisées. En confrontant différentes sources d'information, il est possible d'envisager de façon plausible les gestes des pêcheurs.

Aussi, à travers l'exemple des restes de poissons retrouvés sur le site gallo-romain de Biganos-Lamothe, la méthode mise en œuvre pour ce type de travail est décrite et le cheminement pour atteindre les objectifs est exposé en détail. L'archéo-ichtyologie a donc pour but de mettre en lumière l'importance de la pêche dans l'économie des sociétés anciennes et particulièrement à l'époque romaine.

 

Brice EPHREM

 

La Christianisation de l'Aquitaine.

 

Appréhender la christianisation des campagnes bordelaises à la fin de l'Antiquité revient à s'interroger sur l'organisation du territoire et les éventuels acteurs d'une mission chrétienne. Le diocèse épiscopal de Bordeaux, marqué par une histoire événementielle riche, l'occupation de Wisigoths hérétiques dès 418 et l'arrivée de Francs catholiques dès 511, a donc été le terrain d'une mission chrétienne dont les acteurs restaient à identifier. Qu'en est-il du lieu commun de l'ermite évangélisateur, de l’évêque pasteur parti convertir les populations païennes isolées dans les campagnes ? Tributaires de sources archéologiques passablement muettes, de textes institutionnels ou de correspondances privées, nous pouvons toutefois proposer une vision d'ensemble des formes de christianisation du territoire.

De rares témoignages datés manifestent en effet une présence chrétienne en milieu rural dès les débuts du Ve siècle tandis que monuments funéraires et villae tardives illustrent la forte implantation des élites dans les campagnes bordelaises.

L'absence d'ermites évangélisateurs suppose bien le rôle actif de ces élites dans l’évangélisation des populations.
L'influence des possessores n'est donc plus à mettre en doute dans la christianisation du pays aux côtés de facteurs plus institutionnels régis par les autorités épiscopales.

 

Morgane UBERTI

 

Étude comparée des carreaux estampés et glaçurés des châteaux médiévaux de Blanquefort et de Villandraut (XIVe siècle).

 

Dans l'Aquitaine médiévale, les carreaux de pavement glaçurés soulèvent des questions relatives à leur technologie et à l'organisation de leur production. Les châteaux de Blanquefort et de Villandraut présentent certains carreaux de pavement estampés dont les motifs sont comparables. On se demande si leur production est due à un ou plusieurs ateliers. Des carreaux estampés de trois motifs différents provenant de Blanquefort ont été caractérisés : deux motifs similaires à la collection de Villandraut (lapin et fleur de lis) et un troisième différent (motif géométrique).

Plusieurs critères ont permis de montrer que l'on était en présence de deux productions. Les observations effectuées sur des sections ont montré que les supports étaient plus hétérogènes en ce qui concerne le motif géométrique et que la répartition des cristaux de néoformation à l'interface glaçure/terres cuites est plus importante. Les analyses élémentaires effectuées sur les glaçurés et les terres cuites ont montré des compositions similaires pour le motif du lapin et de la fleur de lis, mais ont distingué le motif géométrique. La comparaison des résultats des deux premiers motifs avec ceux déjà obtenus sur des carreaux de Villandraut a montré que les terres cuites utilisées sont similaires. Ce n'est pas le cas pour la glaçure qui, à Villandraut, semble de même nature que celle appliquée sur le troisième motif étudié à Blanquefort. On assiste donc à un croisement inattendu des productions.

Ces résultats pourraient permettre d'ouvrir de nouvelles perspectives concernant l'étude des ateliers qui ont pu travailler dans le Sud-Ouest de la France au XIVe siècle.

 

Béatrice CICCUTINI

 

Pour en savoir plus sur le G.A.H.BLE,

consultez le site Internet : www.gahble.org