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Cazaux, de l'Ecole de Tir à la Base Aérienne (Editions de la SHAA)

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CAZAUX

De l’Ecole de Tir Aérien à la Base Aérienne 120 (1913-1962)

 

Par Eliane KELLER et Patrick BOYER

 

98 pages – Prix : 10 €.

 

En recevant le commandement de la base de Cazaux en juin 1998, j'étais certes conscient de l'ampleur de la tâche qui m'attendait, mais j'étais loin de mesurer la richesse de son histoire et le rôle essentiel qu'elle avait joué, qu'elle joue et qu'elle ne manquera pas de jouer dans l'avenir.

 

La base de Cazaux, c'est d'abord l'histoire d'un homme: Ferdinand MARZAC, fondateur et premier com­mandant de la base de Cazaux. Véritable prophète de l'aviation de combat, inventeur du viseur de bombardement, précurseur de la photo aérienne, ce bordelais passionné et hyperactif, a tant fait pour l'arme aérienne. Plus de qua­tre vingt ans après, ce ne sont pas les nombreuses situations dramatiques de ces dix dernières années, où le recours à la force a été indispensable, qui peuvent démentir ses visions.

 

La famille MARZAC est désormais fidèle des moments importants de la vie de la base. On ne peut que s'en réjouir. C'est un devoir que de pérenniser ces relations et d'entretenir ainsi vivant le souvenir de ce Grand Homme.

 

Ensuite, elle n'est pas et ne sera jamais une base comme les autres !

 

Sa géographie d'abord: vue du ciel, la base apparaît comme un gigantesque porte-avions flottant sur un océan de pins, le village de Cazaux étant totalement inséré dans ses vastes espaces. A peine décollé, face à l'océan, on est inlassablement séduit par la beauté de la dune du Pilat, des passes et du bassin aux couleurs si changeantes en fonction du temps et des marées. Cette géographie et sa position d'organisation humaine majeure de la région ont induit et induisent toujours des relations toutes particulières et très enrichissantes avec son environnement.

 

Puis, l'ensemble de ses missions dédiées au tir aérien lui ont toujours conféré un rôle stratégique majeur. Aujourd'hui, tous les pilotes de chasse y sont formés à la raison d'être, au but ultime de leur métier: le combat, la neutralisation de l'objectif. Les armements nouveaux y sont développés, expérimentés et leurs modes de tir vali­dés. C'est aussi à Cazaux que toutes les unités de l'armée de l'air s'entraînent au tir d'armements réels. Elle est le siège de l'unité de récupération et sauvetage au combat, mission de première importance. Enfin, elle abrite le Centre de Formation des Techniciens de la Sécurité, bientôt équipé d'un simulateur de feux à gaz unique en Europe.

 

Enfin, comme l'avait pressenti Ferdinand MARZAC, son potentiel de développement est immense. 5700 hectares, situation privilégiée, vastes espaces aériens peu convoités, proximités des plus grands champs de tir la promettent à un avenir radieux. De nouvelles unités s'implantent, d'autres se renforcent et voient le périmètre de leurs missions s'agrandir. Le centre de gravité de la base se déplace inexorablement vers le nord-est. Et ce n'est peut-être qu'un début !

 

Ce livre est une contribution essentielle à la compréhension du Cazaux d'aujourd'hui. Il nous montre clai­rement, que si l'arme aérienne est une arme technique, où les matériels semblent dominer, elle est avant tout une grande aventure humaine: une aventure d'hommes visionnaires, d'hommes pour qui la déraison était règle de vie, d'hommes courageux et ambitieux pour leur pays et pour son peuple.

 

Que ce livre permette à tous, et surtout aux plus jeunes d'entre nous, de mieux appréhender l'avenir en comprenant d'où nous venons. C'est surtout cela l'esprit de corps !

Que ses auteurs en soient vivement remerciés !

 

Tournant la dernière page de ce bel ouvrage, je réalise l'immense chance d'avoir été au service de ce mer­veilleux outil de combat à la fois interarmées et international, unique dans son histoire, sa diversité et son environnement.

 

Fondée au début du siècle dernier par un bordelais, la base de Cazaux a passé le cap du siècle nouveau avec un autre bordelais à sa tête. C'est sûrement un signe de très grande longévité !

 

Colonel Gilles DESCLAUX

Commandant de la base aérienne 120 de Cazaux du 25 juin 1998 au 31 août 2001